La croissance du PIB en volume s’est modérée à +0,6% l’an au cours du dernier trimestre, mais elle a été confirmée à +1,7% en 2011. La dépense d’investissement des entreprises, soutenue par une reconstitution du niveau des stocks, a été le principal soutien de la croissance du PIB, compensant une moindre impulsion en provenance de la consommation des ménages et aussi de la dépense publique.
La phase de redressement de l’activité n’a pas permis d’amorcer celui des marges des sociétés non financières dont le niveau reste inférieur de ‑5,7% au niveau de 2008. Le taux de marge s’est en effet effrité à 29,1% en moyenne en 2011 et même à 28,7% en fin d’année au lieu de 30,1% en 2010. Le taux d’autofinancement de l’investissement productif est, pour sa part, au voisinage de 70%. Il est inférieur de plus de vingt points à celui estimé par Eurostat pour l’ensemble de la zone €uro.
Source : Confédération Nationale du Crédit Mutuel
Le dynamisme des entreprises contraste avec la frilosité des ménages, dont les dépenses de consommation ont augmenté de +0,3% en 2011, alors que leur pouvoir d’achat avait progressé de +1,1%. Les ménages ont donc ralenti leur consommation, mais ont accentué leur effort d’épargne. Le taux d’épargne brute s’est inscrit à 16,8% du revenu disponible brut (RDB) en moyenne en 2011 contre 16,1% en 2010. Le montant de leurs placements financiers s’est élevé à 128 milliards d’€uros contre 151 milliards en 2010. Les ménages ont réduit leur taux de placements financiers à 9,6% après 11,7% l’année précédente alors qu’ils ont privilégié et renforcé leur épargne liquide qui a représenté 51,3% de la collecte. L’assurance-vie, qui reste le placement préféré des Français, a recueilli près de 25% du flux de placements. Par ailleurs, les Français ont eu moins recours au crédit. Le fléchissement de l’emploi amorcé à la fin 2011, qui devrait se poursuivre au premier semestre 2012 selon les dernières perspectives de l’Insee, risque de conforter cette prudence.
Selon l’Insee, la progression des exportations de biens et services se poursuivrait mais à un rythme moins marqué (+0,6% par trimestre jusqu’à la mi-2012 contre +1,2% précédemment). Elles seraient soutenues par la vitalité de la demande extra-européenne, notamment en provenance d’Asie où les ventes françaises se sont envolées de près de +20% entre la mi-2011 et le début 2012. En même temps, les exportations vers les États-Unis demeurent bien orientées, rejoignant leur record de 2007. De leur côté, les importations, qui avaient diminué de -1% à la fin du dernier exercice en liaison avec un important mouvement de déstockage, augmenteraient à la même cadence que les exportations, apportant une contribution nulle à la croissance au premier semestre.
Source : Insee – En bleu : Industrie – En rouge : Construction – En vert : Services – En noir : Commerces de détail
Les dépenses des administrations publiques ont atteint 1.118,5 milliards d’€uros en 2011. Elles ont ainsi progressé de +2,1% en un an après +2,3% en 2010, en ligne avec le ralentissement de la hausse des dépenses de fonctionnement. Les transferts et subventions ont légèrement reculé sous l’effet de la non-reconduction des aides à l’emploi accordées dans le cadre du plan de relance. Les prestations sociales se sont accrues quasiment au même rythme que l’année précédente tandis que la croissance des intérêts s’est accentuée en raison du gonflement de la dette et de l’accélération de l’inflation. Les investissements se sont un peu raffermis après la chute enregistrée en 2010. Les recettes se sont inscrites à 1.014,8 milliards d’€uros l’an passé, en hausse de +5,9% par rapport à 2010. Ce mouvement s’explique notamment par la hausse des impôts sur le revenu et le patrimoine.
Au total, le déficit public s’est élevé à 103,6 milliards d’€uros en 2011 après 137,4 milliards en 2010, grâce au moindre besoin de financement de l’État, mais aussi à des administrations de sécurité sociale. Il représente 5,2% du PIB en regard de 7,5% puis 7,1% au cours des deux exercices précédents. La dette des administrations publiques est ressortie à 1.717,3 milliards d’€uros l’an passé. Elle a augmenté de 122,1 milliards en un an, représentant 85,8% du PIB. Cette dette se maintenait aux alentours de 65% jusqu’au début 2008.